Portail d’information sur le cadre légal du travail du sexe en Belgique

Raisons et objectifs de la dépénalisation

Ce que la réforme cherche à obtenir : un périmètre légal plus lisible, une protection plus opérationnelle et un droit pénal concentré sur les atteintes graves.

1. Contexte

Avant la réforme, l’exercice du travail du sexe par une personne majeure n’était pas, en soi, la cible principale du pénal. Mais l’environnement légal restait instable : des infractions connexes pouvaient viser l’organisation, l’assistance ou la mise en place d’un cadre d’exercice. La dépénalisation s’inscrit dans une réforme qui cherche à distinguer plus nettement l’exercice volontaire entre adultes des situations d’abus.

2. Clarifier : séparer l’exercice licite des abus

Une raison centrale de la dépénalisation est de rendre le cadre plus lisible : l’exercice volontaire entre adultes doit être distingué des comportements qui portent atteinte à la liberté, au consentement ou à la dignité.

Ce que la réforme cherche à rendre clair

  • Ce qui relève d’un exercice volontaire entre personnes majeures.
  • Ce qui bascule dans l’interdit : contrainte, exploitation, traite, mineurs.
  • Le rôle réel des tiers (organisation, encadrement, intermédiation) et les responsabilités associées.

Pourquoi c’est important

  • Réduire les zones grises juridiques.
  • Permettre une application plus cohérente du droit commun lorsque les conditions sont respectées.
  • Éviter que l’ambiguïté profite aux structures abusives.

3. Protéger : activer des leviers concrets

La dépénalisation vise aussi à rendre la protection plus opérationnelle, en sortant l’exercice licite d’un climat de risque pénal indirect et en facilitant l’utilisation des mécanismes ordinaires (statuts, droits, règles de sécurité).

  • Accès aux cadres de protection liés au statut (salarié/indépendant) et aux règles applicables.
  • Signalement et traitement des abus : un cadre plus lisible aide à identifier ce qui constitue une atteinte grave.
  • Prévention : rendre plus difficile la dissimulation des pratiques d’exploitation derrière une organisation “tolérée”.

4. Recentrer le pénal sur les atteintes graves

La réforme ne “retire” pas le pénal : elle cherche à concentrer la répression sur ce qui justifie une réponse pénale forte. Les priorités restent inchangées sur le fond : protection des mineurs, lutte contre la traite, contre l’exploitation et contre la contrainte.

  • Mineurs : interdiction absolue de toute implication.
  • Traite et exploitation : infractions maintenues et centrales.
  • Contrainte / coercition / abus : répression des situations où l’autonomie et le consentement sont atteints.
Logique : l’exercice volontaire entre adultes n’est pas traité comme un problème pénal en soi ; le pénal vise ce qui relève de l’abus et des atteintes à la liberté.

5. Objectifs publics (lecture synthétique)

À l’échelle publique, la dépénalisation poursuit un objectif simple : un cadre plus clair, plus contrôlable, et plus utile pour protéger les personnes.

Clarté et responsabilité

  • Définir un périmètre “permis / interdit” compréhensible.
  • Identifier le rôle réel des acteurs (employeurs, exploitants, intermédiaires).
  • Réduire les situations juridiquement ambiguës.

Protection et action publique

  • Concentrer l’action sur l’exploitation, la traite et les mineurs.
  • Rendre les contrôles plus pertinents selon la matière (pénale, sociale, administrative).
  • Faciliter la détection et la réaction en cas de situation grave.