Portail d’information sur le cadre légal du travail du sexe en Belgique

Sécurité, santé et protection

Repères sur la prévention, le bien-être, la lutte contre les violences et les droits en cas de plainte, sur base des textes et documents cités.

1. Principes

Le cadre belge vise à distinguer l’exercice licite (entre adultes, sans contrainte) des situations qui relèvent de l’infraction (coercition, exploitation, traite, mineurs) et à renforcer la protection en cas de vulnérabilité.

Autonomie et consentement

  • Le consentement doit être spécifique (acte et conditions) et peut être retiré à tout moment.
  • Le droit de refuser (client, acte, conditions) et d’interrompre une prestation doit rester effectif.
  • Les situations d’emprise (menaces, dettes imposées, confiscation de documents, contrôle des mouvements) sont des signaux d’alerte.

Protection en cas de vulnérabilité

  • Les autorités doivent tenir compte des risques spécifiques (violences, exploitation, dépendances).
  • En cas de violence liée à l’activité, des garanties renforcées peuvent s’appliquer (accueil, information, mesures de protection).
  • La lutte contre la traite et l’exploitation reste une priorité pénale.
Repère utile : si l’environnement rend impossible un « non » réel (pression, surveillance, pénalité financière, menace), on s’éloigne de l’exercice licite et on se rapproche de l’abus ou de l’exploitation.

2. Bien-être et conditions

La sécurité ne dépend pas uniquement de comportements individuels : elle dépend aussi de l’organisation (lieu, règles, moyens, dispositifs d’urgence) et du respect des obligations de prévention lorsque l’activité s’exerce dans un cadre organisé.

Cadre de travail

Conditions matérielles, hygiène, sécurité du lieu, prévention des risques et procédure en cas d’incident.

Dispositifs d’urgence

Moyens d’alerte, possibilité d’interrompre immédiatement, consignes claires, et présence/assistance en cas de danger (selon le type d’établissement).

Prévention des abus

Détection des situations anormales (contrôle, menaces, isolement, confiscation de documents) et réaction rapide.

Dans un cadre organisé (employeur/établissement), l’absence de dispositifs de prévention et de réaction peut engager la responsabilité sur l’organisation, pas seulement sur les actes.

3. Santé et prévention

La prévention repose sur l’accès à l’information, aux soins, au dépistage et à un environnement qui permet de poser ses limites sans pression. Les sources institutionnelles insistent sur une approche de santé publique et de réduction des risques.

Prévention et dépistage

  • Information sur les IST, la prévention et les ressources de santé.
  • Accès facilité au dépistage et à l’accompagnement médical/psychologique.
  • Orientation possible vers des structures spécialisées selon les besoins.

Environnement protecteur

  • Possibilité de refuser des pratiques ou conditions jugées risquées.
  • Pas de sanction organisationnelle en cas de refus (pression, amende, perte imposée).
  • Discrétion et respect de la vie privée dans les parcours de soins.

4. Violences, abus, exploitation

Les violences (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques) et les situations d’exploitation peuvent être aggravées lorsqu’elles profitent d’une vulnérabilité (isolement, dépendance, situation administrative, etc.). Le droit pénal continue de réprimer sévèrement la contrainte, la traite et toute implication de mineurs.

Signaux d’alerte fréquents

  • Menaces, chantage, violence, contrôle des déplacements ou des contacts.
  • Confiscation de papiers, dettes imposées, « amendes » ou pénalités arbitraires.
  • Surveillance constante, obligation de travailler, impossibilité réelle d’arrêter.

Protection renforcée

  • Reconnaissance d’une possible vulnérabilité liée à la situation de prostitution.
  • Prise en compte spécifique des violences fondées sur le genre.
  • Possibilité de mesures de protection en cas de danger (selon l’évaluation).
Si vous suspectez une situation de traite/exploitation, privilégiez un signalement rapide et un accompagnement par une structure spécialisée.

5. Signalement et plainte : droits concrets

Si vous êtes victime (ou témoin) de violences liées à l’activité, vous pouvez signaler ou porter plainte. Les textes cités prévoient un accueil et des garanties spécifiques.

Lors du dépôt de plainte / audition

  • Accueil adapté : droit d’être reçue dans un lieu discret par un policier formé.
  • Accompagnement : possibilité d’être accompagnée par une personne de votre choix (sauf impact sur l’enquête).
  • Interprète : droit gratuit à un interprète et à la traduction des éléments principaux de la plainte si besoin.
  • Agent du même sexe : possibilité de demander à être entendue par un agent du même sexe, notamment en cas de violences liées au genre.

Information, protection, suivi

  • Information : la police doit informer des droits, des aides disponibles (médicale, psychologique, logement) et des mesures possibles.
  • Mesures de protection : selon la situation (ex. interdiction d’approcher, dispositifs d’alerte, adresse confidentielle).
  • Pas de préjudice : refuser une mesure de protection ne fait pas perdre les autres droits.
  • Évaluation des risques : un outil d’évaluation peut être utilisé pour adapter la réponse et le suivi.
Personnes étrangères, y compris sans papiers : les documents cités indiquent une prise en compte de la situation de victime et des besoins de protection, avec information des autorités compétentes lorsque requis.

6. Confidentialité

Les informations liées au travail du sexe et aux violences subies relèvent de données sensibles. Les sources insistent sur la discrétion, la limitation des accès et la proportionnalité des traitements.

Discrétion

Traitement discret des démarches (plainte, soins, accompagnement) et réduction des risques d’exposition.

Accès limité

Accès réservé aux personnes habilitées, avec logique de nécessité et traçabilité interne.

Cadre légal

Transmission uniquement lorsqu’un fondement légal l’autorise et pour des finalités précises.